Journaliste, pire métier que bûcheron aux Etats-Unis

Selon une étude réalisée par le site d’emploi américain CareerCast, le métier de journalistes est, à l’heure actuelle, le plus mauvais plan à suivre en termes de salaire et perspectives de carrière.

Débouchés en berne, obsolescence du modèle économique, plans sociaux à répétition…Les métiers de la presse écrite traversent un double séisme : une remise en cause structurelle liée à l’émergence de l’info gratuite sur internet, et une crise conjoncturelle dont l’effondrement du marché publicitaire et/ou sa migration vers de nouveaux supports, est la conséquence la plus directe et visible.

Modèle économique à revoir

Aux Etats-Unis, comme partout dans le monde, le secteur, déjà caractérisé de longue date par l’utilisation de statuts précaires reconnus par la loi (pigiste non salarié, correspondants de presse…) est à bout de souffle. Les salariés en poste qui ont connu l’âge d’or des années 1970 et 80 prennent de plein fouet l’ampleur du décalage, et les petits nouveaux, de moins en moins nombreux et en butte à une mobilité de plus en plus subie, renoncent déjà à la perspective d’un plan de carrière ambitieux, à moins de se reconvertir dans de nouveaux médias numériques, eux-mêmes déjà plombés par une concurrence extrêmement vive.

Voilà pour l’ambiance et le tableau général. Il n’est guère optimiste, même si toute mutation engendre des voies inédites, innovantes et désordonnées par nature.

Salaires en baisse dans la presse

Dans son étude censée répertorier les pires et meilleurs jobs sur le marché américain, le site CareerCast dresse le même bilan. Implacable : malgré un salaire moyen honorable mais en baisse (27 644 euros) ;le métier de journaliste y figure même comme le métier le plus pénible du moment, pire même que bûcheron, militaire ou ouvrier pétrolier.

Pourquoi ?  Stress, insécurité de l’emploi, incertitudes permanentes, turn-over, durcissement managérial, dégradation de l’environnement de travail,  plombent la profession. Bref, le métier, autrefois si valorisant, idéalisé même, n’est plus ce qu’il était. CareerCast va même jusqu’à prédire « la disparition des journaux papier d’ici à 10 ans ».

A titre de comparaison, le site américain place la profession d’actuaire (préposé à l’actualisation des contrats d’assurance dans les grandes compagnies) au rang de job quasi-idéal :  salaire mirifique (67 352 euros), métier en perpétuelle évolution et bons débouchés malgré un accès difficile (il faut passer trois examens d’entrée aux Etats-Unis pour devenir actuaire).

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