Johnny, nouvelle idole catholique

Une agence de communication de Nancy a eu l’idée de s’appuyer sur les chansons de Johnny pour soutenir la campagne de dons 2013 des Eglises des Vosges et de Meurthe-et-Moselle.

Il est loin le temps où Johnny Hallyday scandalisait l’Eglise avec sa fameuse chanson « Jésus-Christ est un hippie » écrite par Philippe Labro au début des années 70, au plus fort de la vague zen.

Quarante ans plus tard, le rocker septuagénaire entre, ni plus ni moins, dans le répertoire du clergé qui érige ses certains de ses refrains en slogans accrocheurs pour glaner plus de dons, au nom d’une très étrange rock’n’roll béatitude. L’idée émane agence de com de Nancy, BBcom, qui s’occupe depuis trois ans des campagnes financées par les diocèses de Nancy et de Saint-Dié au profit du denier du culte.

Des refrains repris en choeur ?

Le résultat est placardé aux quatre coins des paroisses concernées et scande des slogans inspirés des plus célèbres « vers » envoyés par Johnny : «On a tous quelque en nous de Jésus-Christ» (Merci Michel Berger), «Oh Marie si tu savais tous les dons qu’il nous faudrait» (Merci Gérald de Palmas). «Allumer le feu et voir grandir la flamme dans tes yeux» (Merci Zazie). Derrière ces messages, détournés avec talent il faut bien l’avouer (Tennessee devient Jésus-Christ et Marie fait référence à la Sainte Vierge), c’est bien la voix de Johnny qu’on entend et sa popularité qui transpire. Porteront-t-elles assez haut la parole universelle de l’Evangile ?

«L’idée était de toucher les gens qui sont catholiques mais qui ne pratiquent pas, ne vont pas à la messe et ne donnent pas» explique un responsable de BBcom, qui s’est dit « très surpris de constater que beaucoup des textes interprétés par Johnny Hallyday sont inspirés de la Bible et de son histoire ».

Cette référence à l’interprète de « Ma gueule » et « Gabrielle », pour surprenante qu’elle soit, ferait presque figure de douce plaisanterie au regard des précédents slogans imaginés par BBcom pour soutenir les dons à l’Eglise : en 2010, le «Jésus crise; donnez, que diable!» n’était pas passé inaperçu, et moins encore le revolver en forme de crucifix (ou l’inverse) flanqué d’un audacieux «Ne désarmez pas, donnez!».
1,6 millions d’euros ont été récoltés en 2011.

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