Google+ définitivement trop faible pour Facebook ?

Selon une étude réalisée par Comscore, les utilisateurs de Google+ consultent le réseau à peine plus de 3 minutes par mois. Sur Facebook, cette moyenne, mesurée sur la même période, passe à presque sept heures ! Pour certains observateurs, ces mauvaises statistiques signent déjà l’échec du réseautage social sur Google.

Au départ, il y a la loi du nombre : la multitude pour Facebook (850 millions d’utilisateurs), l’abondance pour Google + (90 millions d’inscrits revendiqués). Un résultat honorable pour un site naissant mais aussi intelligemment faussé par une politique d’inscription imposant aux inscrits des services de Google (YouTube, Picasa, Android, etc.) la création d’un compte Gmail et d’un profil Google+.

Facebook a l’avantage de la primeur (son originalité en a très vite fait un réseau social de masse dès après sa création en 2004) et surtout de l’affectivité : l’histoire de son fondateur Mark Zuckerberg, cinématographiée en 2010, confine au conte de fée et à la représentation à peine idéalisée du rêve américain.

Google + traîne un boulet – son nom, sa marque –  et apparaît aujourd’hui comme le dernier rejeton d’une grosse machine monopolistique qui tente, après trois tentatives ratées (Orkut, Wave et Buzz) de rattraper la fusée du média social propulsé dix ans plus tôt par son rival.

Facebook dans toutes les têtes

« Personne ne veut autre chose que Facebook pour le moment » écrit aujourd’hui un journaliste du Wall Street Journal suite à la publication de l’étude réalisée par l’entreprise de recherche marketing ComScore : selon elle, les utilisateurs de Google + ne passeraient que trois minutes par mois sur le site (3,3 minutes exactement), quand les adhérents de Facebook consultent leur profil pendant 6h45 !  Des chiffres partiellement  démentis par Google mais sans doute proches de la réalité.

Le WSJ, qui n’en est pas une banderille près, enfonce le clou en allant jusqu’à qualifier Google+ de « réseau fantôme », voire de « ville fantôme ».

Alors que manque-t-il à Google + pour vraiment décoller ? Sûrement pas grand-chose. Et c’est justement ce petit rien qui aggrave son cas et dilate le gouffre qui le sépare de son illustre concurrent. En fait, beaucoup d’observateurs s’accordent pour dire que le principal problème de Google+  naît de l’existence même de Facebook et de l’évidence que ce dernier représente dans le quotidien des « réseauteurs ». Ni plus ni moins.

Un « coup pathétique » ?

Pourtant, les utilisateurs de Google + reconnaissent majoritairement la qualité des applications proposées, son système de « circles » permettant de se composer des groupes de contacts distincts, son système de chat vidéo collectif et ses fameux déclics « +1 ».

De belles idées certes, innovantes à souhait mais déjà reléguées au rang des pétards mouillés du web, en raison de leur insuffisance à supplanter les outils intuitifs de Facebook, entrés dans les moeurs d’internautes plus conservateurs qu’on ne l’imagine et peut-être au bord de la saturation technologique. Pour d’autres, Google a tout simplement raté sa révolution…

Cité par Le Nouvel Observateur, un ingénieur de Google, Steve Yegge, résume parfaitement ce qui ressemble déjà à un acte manqué: « Google+ [n’est qu’] une réaction réflexe, une étude pensée à court terme, fondée sur la notion erronée que Facebook est un succès car ils ont construit un grand produit. Google+ est un coup pathétique ».

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