Amazon : la grève qui dérange

Les CDI en poste dans les cinq entrepôts gérés par Amazon sont invités à se mettre en grève ce lundi pour réclamer de meilleures conditions de travail.

Après l’Allemagne, c’est la France qui s’y met. Chez le géant américain du e-commerce Amazon,  la grève commence à faire tache d’huile, au risque d’écorner un peu plus son image déjà attaquée par divers témoignages d’anciens salariés dénonçant des conditions de travail « indignes » au sein de ses fameuses plateformes d’expédition, d’ailleurs interdites d’accès aux journalistes.

Il y en a cinq en France, à Lauwin-Planque (Nord),  à Saran (Loiret), à Sevrey (Saône-et-Loire) et Montélimar (Drôme), répartis sur une surface totale de 236 000 m² de stockage. Près de 3 000 salariés y travaillent, mais en période de fêtes les effectifs sont doublés ou presque par un flux important d’intérimaires appelés à la rescousse pour faire face au surcroît de commandes (Amazon réalise 70% de son chiffre d’affaires à Noël). Ce ne sont pas ces travailleurs temporaires, employés de novembre à fin décembre, qui vont grossir, ce lundi, le contingent des grévistes, mais bien les CDI  qui réclament « des salaires décents et de bonnes conditions de travail » indique la CGT, à l’origine du mouvement.

Que se passe-t-il vraiment dans ces immenses entrepôts grands, pour certains, comme 10 terrains de football ? Grâce à un système informatique ultra-performant, tout est réglé à la seconde près, et les salariés doivent, selon des propos rapportés par des ex-intérimaires et autres journalistes infiltrés, se plier à cette cadence parfois infernale dictée par des scans portatifs et personnalisés reliés au tableau de bord des managers…qui veillent au grain.

Au nom des salariés, le CGT demande une augmentation générale des salaires, une « prime d’équipe mensuelle de 100 euros brut » et l’ouverture d’une négociation  sur « le temps de pause, pour le respect de la santé des salariés ».
Dans sa communication, Amazon affirme pratiquer « un salaire médian supérieur de 11,5% au SMIC pour les personnes en poste depuis plus de 6 mois », sans compter les primes annuelles, et les rémunérations complémentaires liées à l’intéressement et la participation des personnels aux bénéfices de l’entreprise.

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Journaliste de formation, j'occupe actuellement la fonction de rédacteur au sein du réseau des sites Internet de services aux entreprises du groupe Libbre. Je peux justifier d'une expérience de six ans dans la presse quotidienne angevine au sein de trois quotidiens : la Nouvelle République, Ouest-France puis le journal majoritaire en Maine-et-Loire : le Courrier de l'Ouest (2007-2009).

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