Acheter des fans sur Facebook : l’opération est-elle rentable ?

L’affaire du braquage de Nice a suscité une vague de soutien sans précédent sur les réseaux sociaux, surtout sur Facebook où une page Fan a recueilli près de 1,5 million d’inscriptions. Mais des doutes subsistent sur l’origine de ces « likes ».

Très vite, l’affaire du bijoutier niçois a dépassé la simple rubrique des faits divers. Braqué dans son magasin le 11 septembre dernier, ce commerçant niçois, âgé de 67 ans, avait abattu un de ses deux agresseurs au moment où ils prenaient la fuite. Placé en garde-à-vue, l’homme a été mis en examen pour « homicide volontaire », le parquet n’ayant pas retenu la notion de légitime défense.

Sur les réseaux sociaux, la machine s’est rapidement emballée. Une page de soutien au bijoutier a été créée sur Facebook et a, en quelques jours, rassemblé environ 1,5 million de « fans ». L’ampleur du phénomène a néanmoins soulevé de nombreuses interrogations. Tous ces « likes » sont-ils naturels ou ont-ils été « importés » ? Cette adhésion de masse émane-t-elle d’une véritable vague de soutien populaire incarnée par les utilisateurs de Facebook (30 millions en France)?

Face aux rumeurs insistantes selon lesquelles des packs entiers de « likes » auraient été achetés à l’étranger (le chiffre de 800 000 a, un moment, été avancé), le créateur de la page a publié des statistiques semblant montrer que 98% des nouveaux inscrits recensés entre le 11 et 13 septembre proviennent bien de France. En outre, la forte activité relevée sur la page (posts, likes, partages) accréditent plutôt la thèse d’un trafic naturel.

Achat de fans pour crédibiliser sa page

Toujours est-ils que ce type de bidouillages existe bel et bien sur Facebook. Ils sont souvent le fait de particuliers, mais surtout d’entreprises en quête de notoriété numérique. S’il n’est pas possible d’acheter des « amis » sur Facebook, de nombreux sites internet proposent à cette clientèle des ventes de « fans » dans un seul but marketing (une page très suivie gagne en crédibilité).

Les prix sont souvent alléchants : un pack de 5 000 fans non-ciblés pour une centaine d’euros (40 euros pour 1 000). Le tarif grimpe à plus de 500 euros pour l’achat d’un volume d’abonnés ciblés en France (30 euros pour 100), mais pas forcément « qualifiés » pour autant (c’est-à-dire que leurs profils ne correspond pas au business de la page).

A l’arrivée, la déception est très souvent à la hauteur de l’espoir suscité au départ : ces « contacts » achetés se révèlent bien souvent être des coquilles vides, inactifs de sucroît sur une page qui a besoin d’interactions pour vivre. Cette dernière finit donc par se décrédibiliser aux yeux de Facebook (qui peut procéder à des sanctions) et surtout des internautes.

Dès lors, il n’est pas rare que l’administrateur en vienne à désabonner ces « fans » fictifs pour nettoyer sa communauté et s’en construire une autre, plus « saine ».

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