France Télécom : l’ex-PDG Didier Lombard mis en examen pour harcèlement moral

Dans le cadre de l’enquête sur la vague de suicides survenus à France Télécom entre 2009 et 2010, le juge d’instruction vient de mettre en examen l’ex-patron de France Télécom, Didier Lombard. Il est suspecté de harcèlement moral.

Une dramatique série de suicides d’agents avait endeuillé le groupe France Télécom entre 2008 et 2009.
Le Tribunal de Grande Instance de Paris avait été saisi suite à un  rapport de l’Inspection du travail qui mettait en cause la politique de gestion du personnel menée à l’époque des faits. Dans la foulée, la fédération Sud-PTT avait également déposé plainte.

Indices graves ou concordants

Il faut dire que certains des salariés décédés de France Télécom avaient fait de leur malaise professionnel avant de se donner la mort, parfois sur leur lieu de travail.
E n2011, l’Assurance maladie avait même établi un lien entre le suicide d’un agent, deux ans plus tôt, et les conditions de travail de ce dernier, dont il s’était d’ailleurs plaint.

Bref, Didier Lombard, P-DG du groupe à l’époque, est dans le collimateur depuis pas mal de temps. La plainte déposée à son encontre l’accuse même de harcèlement moral. Au plus fort de cette crise sociale et humaine, son absence de communication, interrompue par des formules très  maladroites (il avait évoqué une « mode du suicide ») avait beaucoup choqué.

Après l’avoir entendu mercredi, le juge a décidé de le mettre en examen pour harcèlement moral. En gros, ça signifie que Didier Lombard est contraint de se mettre à disposition de la justice afin que l’enquête soit menée à bien. Cette procédure signifie également que des « indices graves ou concordants » existent à son encontre. Elle pourrait conduire à un procès.

La réorganisation est-elle liée aux suicides ?

«Monsieur Didier Lombard a été mis en examen. Il fait l’objet d’un contrôle judiciaire avec un cautionnement de 100 000 euros. Il ne s’est pas expliqué sur le fond du dossier », a expliqué son avocat à la sortie du bureau du juge.

Dans un tribune pubiée hier par le journal Le Monde, l’homme s’est dit « conscient » des « secousses » engendrées  par les plans mis en œuvre dans l’entreprise mais refuse de les lier les suicides survenus entre 2008 et 2009, arguant qu’ils étaient « indispensables à la survie de l’entreprise ».

Il a justifié la nécessité de ces plans par les « profondes mutations » qui ont traversé le secteur des « télécoms depuis trente ans », soulignant que « l’explosion de la bulle internet avait affecté la capacité de  l’entreprise à rembourser sa dette supérieure à 68 milliards d’euros, ce qui mettait sa vie en jeu ».

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